Article sur la base de la conférence de Mathieu DETCHESSAHAR
À partir de l’adresse <https://www.youtube.com/watch?v=ZQ0pOORI7as>
Quelle brillante intervention… et un titre accrocheur pour parler du désengagement des salariés.
Avant de vous proposer mes commentaires, un mini résumé pour ceux qui n’auraient pas le temps de visionner l’intégralité de la vidéo :
Un constat, la crise du travail salarié.
L’importance du travail recule dans la vie de nos contemporains, au profit des amis et des loisirs. Parallèlement de nouvelles pathologies relatives au travail apparaissent.
« Pourquoi je fais tout cela ? Quel en est le sens ? »
Le désengagement progresse (65% de personnes désengagées, 25% activement désengagées – Source Gallup).
Pourquoi ?
Tout d’abord Mathieu DETCHESSAHAR aborde les causes conjoncturelles (mutation organisationnelle) telles que la Mondialisation (libération les produits), la Financiarisation (libération du capital), la Digitalisation (assujettissement/aliénation aux SI) et la Flexibilisation. Elles aboutissent à un sentiment d’intensification du travail, une réduction des marges de manœuvre, et un recul des marques de reconnaissance.
Une seconde cause est abordée, la fin des temps modernes, une fin de l’idée et du sentiment de progrès. Que l’objectif du monde est devenu la production de richesse et de capital mais plus d’un monde meilleur.
Ça donne moins envie de travailler…
Voies de sortie
Mathieu DETCHESSAHAR propose deux voies de sortie :
- Prendre acte perte sens => soigner les « hors travail »
Il s’agit de compenser la perte de sens par l’organisation d’activités signifiantes extérieures au travail, en réconciliant par exemple vie privée / vie professionnelle. Cette voie passe aussi par une réduction du temps de travail / facilitation du télétravail / et plus de flexibilité. - S’attaquer au travail : (Voie qu’il qualifie de plus difficile et plus intéressante …)
Il s’agit dans ce cas de faire bouger les modes d’organisation et les modalités de gouvernement des entreprises
Apprentissage et développement de projets collectifs
=> Participation à la vie de l’entreprise (gouvernement de l’entreprise)
Faire reculer le poids et de l’emprise des intérêts financiers
=> Nouveau dialogue dans l’organisation du travail
=> Faire participer d’autres intervenants
Commentaires
L’approche de Mathieu DETCHESSAHAR est très intéressante, complète et bien documentée.
Je pense toutefois qu’il existe une troisième voie de sortie pour compléter celles qui sont proposées.
Les entreprises ne sont pas les seules à être impliquées dans le désengagement des collaborateurs. Toutes ces organisations collectives sont constituées d’individus, et si un, ou des, individus ne se sentent pas bien, c’est l’ensemble du collectif qui est perturbé dans son fonctionnement.
Pour résoudre le désengagement des salariés, on ne peut donc traiter uniquement l’organisation, il faut aussi aider les individus.
On constate aussi que de nombreux facteurs exogènes à l’entreprise impactent le moral et l’enthousiasme des salariés, et les sujets de ce type font actuellement légion : crise climatique, politique, sécuritaire …
J’ai eu la chance de vivre une jeunesse bercée par l’espoir, les murs tombaient, l’universalité pouvaient être entrevue. Aujourd’hui, force est de constater que le monde n’a pas pris le chemin prévu et l’espoir des lendemains heureux est plus rare.
J’ajouterai donc une cause au désengagement des salariés, le désenchantement .
Cette vision plus sombre du monde futur, amplifiée par de nouveaux outils, à l’origine destinés à favoriser la communication, tels que les réseaux sociaux et les news en continu, conduit de nombreuses personnes à s’isoler physiquement, à se replier, et intensifie les phénomènes de peur, même si le monde n’a jamais été aussi sûr au quotidien (cf. Yuval Noah HARARI dans sa « Brève histoire de l’Humanité »).
Ces évolutions et ces craintes, engendrent la crise de confiance et de sens qui sont des éléments essentiels du désengagement.
Le désenchantement est une cause majeure d’un turnover important, mais aussi de nombreuses nouvelles pathologies du travail (RPS, burn-out, bore-out, …).
Je pense que les entreprises ont tout intérêt à accompagner leurs collaborateurs dans la démarche de ré-enchantement (cf. projet Dynidea).
Je vais publier au fil des prochaines semaines, différents articles sur le sujet, en particulier sur les voies du ré-enchantement.
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